La cause de la lombalgie ne peut être déterminée avec certitude que dans 15% à 20% des cas

Causes connues de la lombalgie

Depuis 1960, seulement environ 15% à 20% de tous les patients souffrant de lombalgies pendant plusieurs mois1,2 connaissent les causes de leur condition avec une quasi certitude3,4,5. Tout le monde a déjà entendu parler d’une anomalie congénitale (par ex. la scoliose, la cyphose, le spina bifida, etc.), des fractures vertébrales, les maladies inflammatoires (par ex. Bechterev, polyarthrite rhumatoïde, etc.) et des troubles des organes abdominaux qui causent des douleurs au bas du dos (par ex. L’anévrisme de l'aorte, des problèmes rénaux et prostatiques, etc.). Des infections (par ex. la syphilis, la tuberculose, les streptocoques, etc.) et les cancers (par ex. méningiome, ostéosarcome et métastases de nombreux cancers des tissus mous) ne représentent que 1% des douleurs au dos6,7. Il est presque impossible de pouvoir guérir complètement de ces troubles. Il existe, cependant, pour toutes ces troubles des médicaments efficaces, des programmes de traitement physiothérapeutique et chirurgical qui peuvent aider à supprimer les plaintes.

Le médecin constate quelque chose de bizarre chez tous les patients mentionnés ci-dessus. En cas d’accident avec des vertèbres brisées ou quand la colonne vertébrale a été touché grièvement par par ex. la poliomyélite, la tuberculose ou des métastases cancéreuses ou en cas de fractures vertébrales spontanées dues à l'ostéoporose ou à des fortes doses de cortisone, presque personne ne choisira pas de rester au lit. Presque personne ne veut délibérément et avec impatience arrêter définitivement ses activités quotidiennes, soit professionnelles, soit récréatives. Et presque personne n’envisage de se faire déclarer handicapé de manière permanente malgré les maux de dos persistants et de nombreux autres inconforts. Généralement, ces patients comprennent et ressentent très bien ce qui se passe dans leur corps et ils sont prêts à se battre jusqu’au bout.

Causes inconnues de la lombalgie

D'autre part, avec 80% à 85% des personnes dans le monde qui souffrent de douleurs lombaires et des maux de dos, le problème est généralement totalement différent. Bien qu’on ne meure jamais à cause de ces troubles ou qu’on devient invalide à cause d’elles, il est d’autant plus remarquable que les charges intenses (récurrentes) de courte durée dues aux « lombalgies simples et bénignes » sont (et demeurent) responsable pour un pourcentage élevé d'incapacité de travail et d'invalidité obtenue (= plus d'un an d'incapacité de travail).

lombalgie

Cela signifie simplement que le personnel médical et paramédical n’est pas du tout au courant du mécanisme de développement des maladies chroniques et non mortelles les plus fréquentes au monde8. On peut se demander pourquoi c’est toujours le cas. D’autres maladies chroniques non mortelles qui apparaissent fréquemment et dont les causes précises ne sont pas toujours connues, sont par exemple le mal de tête, l’arthrose et la dépression9. ‘Chronique’ veut dire une maladie qui ne peut jamais guérir, simplement parce qu’on n’en connaît pas la cause et qu’on ne peut pas éliminer cette cause. Le prix présenté à l’individu et la société pour les traitements chroniques à long terme est très élevé9.

À la recherche d’une solution pour les maladies non mortelles

Pour toutes les autres maladies chroniques auxquelles on va mourir tôt ou tard, comme l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, l’hypertension artérielle, les maladies pulmonaires et rénales, le cancer, le diabète, etc.8,10,11 et qui suscitent davantage la peur chez beaucoup d’entre nous, on cherche plus intensément des traitements efficaces11a. On entend et lit beaucoup moins au sujet d’une « avancée importante » dans la recherche sur la cause et les traitements possibles des maladies non mortelles, même si on peut souffrir pour la vie.

Par conséquent, pour les lombalgies simples et bénignes, il n'existe pas de traitement le moins universellement accepté et efficace (de quelque nature que ce soit) que les patients puissent utiliser de manière permanente ou pendant de très longues périodes12. Aucun des quelques 360 traitements décrits, suggérés ou réalisés pour ce type de lombalgie n'a un taux de réussite évalué scientifiquement («Médecine basée sur des preuves»: vous pouvez lire plus dans un autre blog) qui dépasse 67%. C'est le pourcentage qui est également atteint pour un certain nombre de maladies chroniques non mortelles par l'effet dit placebo. C’est assez logique! Comment pouvez-vous remédier à quelque chose si vous ne connaissez pas (ou ne voulez pas savoir) le mécanisme d'origine?

Le mécanisme d’origine et les symptômes médicalement inexpliqués posent question

J’ai le sentiment qu’on ne veut pas connaître ce mécanisme d’origine parce que ‘rien ne garde la vérité plus à distance que le manque de temps’13. « Quiconque est à l’avant-garde de la société du savoir en évolution rapide a de nombreuses connaissances, mais est en deçà de ce qu’il recommande, car il possède rarement des connaissances » 13. Les médecins généralistes et spécialistes sont confrontés à des symptômes médicalement inexpliqués dans 2 cas sur 314, certainement en ce qui concerne le bas du dos. Ceci ne mène pas seulement aux frustrations chez les médecins, étant donné qu’ils voient que toutes leurs tentatives de recherche et de traitement échouent. En plus, ces symptômes qui ne peuvent pas s’expliquer médicalement mènent également à ce qu’un patient devient frustré. Celui évolue d’un homme ‘sain’ inquiet à un patient ‘malade’ inquiet. C’est pourquoi il ou elle se sent de plus en plus négligé(e) par l’établissement médical15, En outre, cette personne exige de plus en plus de ‘tests’ qui ne mènent presque à rien. Enfin, il/elle se met à la recherche sur l’Internet où on retrouve ‘tout’ ( ?) et où tout est bien expliqué ( ?!). Ce qu’on y trouve donne sans aucun doute cause à des expectations élevées… Bonne chance !

Les temps n'ont pas changé par rapport à mes années d'adolescence quand j'ai entendu les paroles de Bob Dylan, mais je ne pouvais pas comprendre le sens à l'époque: “How many books must a doc read through before you call him a doc ? The answer, my friend, is blowin' in the wind. The answer is (still) blowin' in the wind”.

Ce qui n’est pas forcément une raison pour deviner d’où vient le vent dans les blogs qui suivront.

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73% des patients souffrant de douleurs chroniques ne sont plus capables de faire ce que les gens en bonne santé font avec la plus grande facilité : marcher, faire du vélo, jouer avec leurs enfants, etc. A part les traitements médicaux, l'exercice physique peut également être très utile pour préserver ou améliorer votre mobilité. Cet e-book veut vous familiariser avec quelques exercices physiques simples qui peuvent diminuer votre douleur.

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Références

1 Voscopoulos C, Lema M, ‘When does acute pain become chronic’, Brit J Anaesth, 2010, 105 (Suppl 1):i69-i85 2 Vos T, Flaxman AD, Naghavi M, et al., ‘Years lived with disability (YLDs) for 1160 sequelae of 289 diseases and injuries 1990-2010. A systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010’, Lancet, 2012, 380:2163 3 White AA III, ‘The 1980 symposium and beyond’, In: Frymoyer JW, Gordon SL (eds), ‘New perspectives on low back pain’, American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS) Symposium, Workshop, Airlie, Virginia, May 1988:3 4 Deyo RA, ‘Accuracy of the history and physical examination for detecting clinically important lumbar disk herniations’, In: Weinstein JN, Gordon SL (eds), ‘Low back pain. A scientific and clinical overview’, Workshop, San Diego, California, November 1995:61 5 Borenstein D, ‘Medical diseases of the spine’, In: Wiesel SW, Boden SD (eds), ‘Seminars in spine surgery’ WB Saunders Company, Philadelphia, 1995, vol 7:n°3 6 Deyo RA, Diehl AK, ‘Cancer as a cause of back pain. Frequency, clinical presentation, and diagnostic strategies’, J Gen Intern Med, 1988, 3:230 7 Deyo RA, Rainville J, Kent DL, ‘What can the history and physical examination tell us about low back pain?’, J Amer Med Assoc, 1992, 268:760 8 Vos T et al., ‘Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 301 acute and chronic diseases and injuries in 188 countries, 1990-2013. A systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2013’, Lancet, 2015, 386:743 9 Weisz George, ‘Chronic disease in the twentieth century. A history’, Johns Hopkins University Press, Baltimore, Maryland, 2014 10 National General Assembly WHO: Political declaration of the High-level Meeting of the General Assembly on the Prevention and Control of Non-communicable Diseases. 2011. http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/66/L.1 11 WHO, Global status report on noncommunicable diseases 2014 ISBN: 978 92 4 156485 4 11a Brody H, ‘Research commercialization’, Nature, 2016, 533:S5 12 Adams MA, Bogduk N, Burton K, Dolan P, ‘The biomechanics of back pain (3th Ed)’, Churchill Livingstone Elsevier, 2013:227, 247 en 265 13 Rik Torfs, ‘Lof der Lankmoedigheid’ Van Halewyck, 2009 14 Schwartz ES, ‘Metaphors and medically unexplained symptoms. The art of medicine’, Lancet, 2015, 386:734 15 Lupton Deborah, ‘Medicine as Culture. Illness, Disease and the Body (3rd Ed)’, SAGE Publications Ltd, London, 2012

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