Le mystère de la vieillesse

L’Organisation mondiale de la Santé tire la sonnette d’alarme

Pour la science médicale, découvrir pourquoi les gens et les organes vieillissent constitue un défi phénoménal¹². Vieillir c’est la raison principale pour laquelle les patients connaissent un nombre croissant de problèmes médicaux complexes³. En 2017, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a elle-même tiré la sonnette d’alarme. Pas seulement à cause du vieillissement généralisé de la population mondiale, mais surtout parce que les médecins traitants et spécialistes ayant suivi une formation traditionnelle sont toujours — pour près de 2 patients sur 3 — confrontés à des affections qu’ils ne comprennent pas, ou ne peuvent pas expliquer (même après des recherches)⁴.

L’Organisation mondiale de la Santé veille néanmoins sur nous

L’OMS veille sur la santé de milliards de gens et se demande aussi s’il ne serait pas possible pour la médecine occidentale et la médecine orientale de se rencontrer^4a,4b,4c,4d. On a alors proposé de soumettre les méthodes propres à chacune à l’étude scientifique. Grâce à une étude comparative de l’efficacité (Comparative Effectiveness Research, CER), on a pu comparer les deux approches à moindres frais. L’analyse de plus d’un million de patients et de leurs problèmes médicaux peut se faire relativement facilement, en exploitant les dossiers médicaux électroniques. Cette méthode permet d’éviter les manipulations statistiques. À l’inverse, l’approche standard actuelle consiste à poser de nombreuses questions. On ne jure que par les études prospectives, randomisées, contrôlées et en double aveugle, mais elles sont chères et chronophages. Pire encore, ces études traditionnellement occidentales n’ont lieu que sur un petit nombre de sujets. S’il est difficile de trouver, par une sélection approfondie, entre 300 et 500 patients à examiner, il est cependant facile de manipuler statistiquement les résultats afin de les biaiser. Sur cette base, le chercheur conclura que tel ou tel traitement est universellement efficace, alors qu’il ferait mieux de redescendre sur Terre. Tous les médicaments ne sont pas efficaces pour tous les bagages génétiques. Ils peuvent même s’avérer dangereux pour certaines personnes^4e. En septembre 2018, on a pu démontrer précisément pourquoi la recherche occidentale traditionnelle faisait fausse route^4f. Plus à ce sujet dans les articles à venir.

Les processus de vieillissement compliquent les pathologies   

On présume — sans aucune certitude — que la complexité croissante d’un nombre de maladies est due à des processus de vieillissement qui déclenchent l’altération de nos informations génétiques⁵. Ces mutations pourraient expliquer pourquoi les organes faiblissent l’un après l’autre⁶.

Aucun médicament ne « soigne » le processus de vieillissement

La connaissance médicale actuelle a atteint ses limites⁴. Depuis leurs années d’étude, on explique aux médecins que la plupart des maladies peuvent être guéries par un traitement médicamenteux. Néanmoins, à travers leurs expériences quotidiennes, ils savent que de nombreux médicaments ne permettent pas de guérir, bien au contraire^7,8. Étant donné que les personnes âgées reçoivent souvent des diagnostics incomplets ou erronés, l’OMS a tiré la sonnette d’alarme. Des centaines de milliers de malades sont devenus victimes de douleurs supplémentaires et sont même décédés des suites d’un traitement médicamenteux non adapté^9,10. Des congrès médicaux sont spécialement organisés afin d’éviter les surdiagnostics et les surtraitements, ainsi pour chercher des solutions alternatives¹¹.

On ne promeut pas assez les règles de bases vieilles de 2000 ans

Le médecin et philosophe grec Claudius Galenus (129-216 apr. J.-C.), médecin attitré de l’empereur romain Marcus Aurelius, était animé d’une intense soif de connaissances et de recherche scientifique^12,13. Dans les livres dont nous avons hérité, notamment « De Sanitate Tuenda », il explique que la vieillesse n’est pas du tout une maladie. Il s’agit d’un « processus naturel », écrit-il, « qui varie d’une personne à l’autre, est déterminé dès notre naissance, mais dont l’évolution dépend de la vie que nous menons ». C’est ce qu’on appelle une découverte scientifique importante, et personne n’a jamais pu la réfuter. Galenus a eu besoin de 40 ans pour arriver à cette conclusion, et n’a pu tester ses principes antivieillissement que sur ses collègues. C’est peut-être la raison pour laquelle ses sages conclusions ne sont, encore aujourd’hui, que rarement appliquées. Nous devrions tous, dès un jeune âge, faire régulièrement de l’exercice (sans tomber dans l’extrême), nous alimenter sainement, respirer un bon air, avoir une bonne flore intestinale, dormir suffisamment, et « profiter »… et aussi se faire masser régulièrement. Galenus était un homme très sage. C’est pourquoi il n’est pas réellement surprenant que ses réflexions d’avant-garde aient créé des jaloux, des polémiques et des réactions amères. Cela ne l’a pas empêché de vivre longuement et sainement pour atteindre l’âge honorable (d’autant plus à l’époque) de 80 ans.

2000 ans plus tard, l’OMS redécouvre les principes de Galenus

Il peut être difficile de comprendre pourquoi, depuis 2010 environ, l’OMS nous conseille de suivre et mettre en pratique les recommandations de Galenus. En réalité, l’OMS veut nous faire éviter de nombreuses maladies au cours de notre vie en travaillant préventivement. Elle cherche elle-même à jeter un pont entre médecine occidentale et orientale. La majorité d’entre nous n’étant pas suffisamment actifs, consommant trop de nourriture et de boissons mauvaises pour notre santé, respirant un air pollué, nous finissons par développer des problèmes gastro-entérites et des troubles du sommeil, créant ainsi des centaines de milliers de malades chroniques à travers le monde¹⁴.

Et pourtant, on préfère prendre notre portion quotidienne de médicaments

Étant donné qu’il est difficile pour la majorité des gens d’accepter de simples conseils ou de les suivre correctement, l’industrie pharmaceutique y a vu une opportunité. Assez paradoxal que nous aimions à ce point nos maladies et que nous préférions ainsi passer notre vie à souffrir. En ce sens, nous avons une part de responsabilité dans l’explosion des drogues « médicamenteuses », avec lesquelles on réprime toute une série de symptômes liés à la vieillesse⁴. Dans l’espoir vain de rester en bonne santé, d’un point de vue médical mais aussi social, il est devenu tout à fait normal dans notre société de prendre quotidiennement tout un tas de médicaments¹⁵. Nous ne tenons pas vraiment compte des effets secondaires, car nous pensons pouvoir, eux aussi, les « soigner ».

Bob Dylan avait oublié quelques paroles dans « Blowin’ in the Wind »

Les étudiants en médecine doivent, comme tous les autres, apprendre une énorme quantité de matière. Le cerveau humain, néanmoins, est loin de pouvoir rivaliser avec la vitesse des ordinateurs qui traitent les données de recherche^16,17. Le lauréat du prix Nobel de littérature de 2016, Bob Dylan, aurait peut-être pu ajouter la phrase suivante à sa chanson « Blowin’ in the Wind » :

« How much science must a doc read through before you call him a doc? »
« The answer, my friend, is blowin’ in the wind. The answer is blowin’ in the wind. »

Peut-être faites-vous partie des 5 % de chanceux ?

J’espère que vous faites partie des 5 % de la population mondiale qui ne souffrent pas d’une ou l’autre affection^18,19. Dans ce cas, vous avez la chance de bénéficier de gènes de qualité, qui ne perturbent pas le fonctionnement moléculaire de nos cellules^6,20.

Pas beaucoup de solutions pour les 95 % restant

Les 95 % restant de la population mondiale font face à une situation un peu différente. Une grande partie de leurs cellules ont déjà subi des dommages considérables. Un ou plusieurs organes du corps ne sont plus en mesure de remplir leurs fonctions correctement²⁰. Durant le « traitement », les médicaments empêchent d’autres organes de fonctionner correctement. C’est quelque chose qui a un impact certain sur la vie privée : vu de l’extérieur, tout semble normal, mais comme nous le savons tous, les apparences peuvent être trompeuses.

La médecine a encore un long chemin à parcourir

Tant que la médecine n’arrivera pas à éliminer les causes des maladies liées au vieillissement — et ils en sont encore à des années-lumière — les choses ne risquent pas de changer, et vous ne trouverez pas de traitement définitif. Dans de telles conditions, les possibilités de choix sont limitées : on peut ne rien faire, bien sûr, attendre et accepter son destin. On peut également avaler des médicaments pour le restant de nos jours afin de faire continuer à « faire tourner » un ou plusieurs organes qui nous font défaut. Ou bien en remplacer l’un ou l’autre. Ou encore servir de cobaye à des traitements innovants, sans la moindre garantie. Ou encore choisir des thérapies non conventionnelles, dont personne n’a pu démontrer de manière irréfutable l’efficacité. Je serais surpris d’apprendre que quelqu’un s’est un jour présenté en tant que « pseudo-scientifique ». Je n’ai jamais eu la chance de rencontrer une personne en chemin vers son « pseudo-laboratoire », afin d’y mener des « pseudo-expériences », afin de valider ses pseudo-théories et pseudo-faits²¹.

Si seulement l’Homme avait un corps parfait

Le corps humain est une machine incroyable. Néanmoins, si l’on avait pu, par l’action d’une intelligence supérieure ou de l’évolution, vieillir sans problème, cela aurait été encore bien mieux. Le problème principal est que nos cellules ne sont pas du tout en état de se reproduire à l’infini^22,23. De plus, le noyau de nos cellules ne possède pas le matériel génétique ou les mécanismes biologiques nécessaires pour nous protéger des divers processus de vieillissement. De plus, de nombreux problèmes liés à l’âge, considérés comme des maladies, découlent d’insuffisance anatomiques²⁴. Si le pavillon de nos oreilles était plus grand, ou que nous possédions plus de cellules ciliées (chargées d’amplifier et traduire le son en influx nerveux), nous pourrions éviter plus facilement d’endommager notre oreille interne. Si le nerf optique était collé à la rétine à l’arrière de l’œil, les ophtalmologues auraient moins de décollements de la rétine à traiter. Si les muscles du plancher pelvien féminin étaient plus développés, et donc la vessie plus stable, les femmes n’auraient pas à être opérées aussi souvent pour des cystocèles. Chez les hommes, si l’urètre ne passait pas au travers de la prostate, la vessie ne poserait pas problème avec l’âge. Il y a d’ailleurs, autour de la prostate, un grand espace libre pour l’apparition de ces troubles. J’ai actuellement encore du mal à imaginer qu’on puisse un jour résoudre ces problèmes grâce au génie génétique.

Le disque est le premier organe à vieillir !

Heureusement, la douleur lombaire ne fait pas partie des maladies chroniques mortelles^25,26. Imaginez-vous… S’il est correct qu’environ 80 % de la population mondiale est concernée, et la moitié de ces cas évoluent en affection chronique. L’apparition et l’évolution naturelle des douleurs lombaires concerneraient donc plus de personnes que l’ensemble des maladies considérées comme mortelles par l’OMS, c’est-à-dire les affections cardiaques, vasculaires, cérébrales, le cancer et le diabète^{25,26,27,28,29}.

Surtout les disques du bas du dos souffrent à un jeune âge

Depuis la naissance et jusqu’à un âge avancé, la colonne vertébrale, et en particulier les disques lombaires doivent s’adapter quotidiennement aux changements qui prennent place lors de la croissance puis du vieillissement. Les disques lombaires sont les seuls organes du corps humain à ne jamais être au repos. Ce sont aussi les premiers organes à vieillir. Là aussi, la nature aurait pu faire mieux, surtout si l’objectif était de laisser le quadrupède que nous étions marcher sur deux jambes.

Les raisons pour lesquelles les processus de vieillissement du disque lombaire se déclenchent aussi tôt et évoluent aussi vite feront l’objet du prochain article.

Références

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* Guy Declerck, MD
. 1964, Grieks-Latijnse Humaniora
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. 1988, Postgraduate Orthopedic Surgery (Plymouth & Liverpool, UK)
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