L’Andullation et les mécanismes d’atténuation de la douleur

Mot de remerciement

Je tiens à sincèrement remercier le professeur émérite Dr Pierre Lievens de la Vrije Universiteit Brussel pour ses précisions et son savoir très appréciés lors de la rédaction de cet article.

Qu’est-ce que la douleur et comment la soulager sans médicaments ?

Atténuer la douleur constitue un problème complexe, d’autant plus qu’il est déjà difficile de définir précisément ce qu’est la douleur. En effet, comment la décrire ? En 2016, des médecins et spécialistes de la douleur ont mis à jour la définition de la douleur : « La douleur est une expérience dérangeante qui va de pair avec des lésions réelles ou potentielles des tissus, et qui présente des composants sensoriels, émotionnels, cognitifs et sociaux (1). » La douleur est donc une expérience tout à fait personnelle et subjective, fortement influencée par les expériences passées, l’humeur, les craintes, les attentes et les perspectives de chacun. Il n’est donc pas surprenant que le monde médical ne trouve aucune explication pour 5 % à 66 % des symptômes douloureux présentés, et cela aussi bien pour les médecins de famille que pour les spécialistes (2).

La recherche visant à augmenter le seuil de douleur

Lorsque la douleur est liée à une maladie chronique (= lésion réelle des tissus), l’intensité de cette douleur est communiquée au cerveau en passant par la moelle épinière (= conduction sensorielle), puis le cerveau réceptionne et traite l’information (= composante cognitive). Il doit donc être possible d’augmenter le seuil de douleur au niveau cérébral. Aux États-Unis, dans l’état du Massachusetts, le « Feinstein Institute for Medical Research » s’attèle à atténuer les signaux de douleur grâce à des impulsions électriques sur le crâne (3).

Le cerveau : un organe intriguant

Le cerveau ne perçoit pas uniquement les signaux de douleur mais également les sensations de bien-être (4, 5). Tout le monde ressent la différence entre un coup et une caresse. La question qui nous intéresse est plutôt de savoir si l’on peut augmenter le seuil de douleur du cerveau, et si cela est réalisable en submergeant la peau de vibrations agréables (4, 5). Eh bien, la réponse est oui (6) ! Il est également probable d’arriver à réduire l’aspect émotionnel et social de la douleur.

Les vibrations de l’Andullation réhausse efficacement le seuil de douleur

Lorsque le diagnostic médical d’une affection chronique est posé, les rendez-vous réguliers chez le médecin, la prise quotidienne de médicaments et/ou l’administration d’injections, les exercices de kinésithérapie et les frais liés à des assurances complémentaires peuvent mettre à mal votre portefeuille. Face à ces dépenses, la thérapie par Andullation offre une alternative moins couteuse pour traiter vos douleurs — et sans effet secondaire. Il s’avère que c’est même moins cher qu’un bain chaud quotidien. Je fais cependant l’exception des massages profonds réalisés régulièrement, car ils peuvent mener à des états de grande relaxation (voir plus loin).

Ceci explique la difficulté à comprendre comment soulager la douleur.

Que fait maman lorsque bébé pleure la nuit ?

En général, un bébé arrêtera de pleurer si sa maman le prend dans ses bras et le berce. Le bébé reçoit alors des signaux de plaisir. Lorsqu’elle le remet dans son lit néanmoins, les chances sont grandes qu’il se remette à pleurer. Les signaux déplaisants recommencent alors. D’après ma propre expérience en tant que papa, je sais que le bébé en profite, même si c’est tout à fait inconsciemment.

La douleur aussi à l’étude au Brésil !

Le Brésil n’est pas seulement connu pour ses talents footballistiques et ses attractions touristiques. En 2016 en effet, des chercheurs ont démontré que la douleur pouvait être efficacement soulagée par un traitement biophysique. Pendant trois mois, des patients atteints d’un cancer du sein ont suivi un traitement à l’aide d’une couverture vibratoire, dont les vibrations sont également caractéristiques de la thérapie par Andullation. En utilisant les mêmes couvertures, on a également constaté que la mobilité des articulations des épaules après opération s’en trouvait significativement améliorée. Le facteur temps est néanmoins crucial : la thérapie devait se poursuivre durant 3 mois (7).

L’effet de l’Andullation sur les mécanismes de soulagement de la douleur

Afin d’étudier l’influence de la thérapie par Andullation sur les mécanismes de soulagement de la douleur, l’IAAT (8) a lancé une étude pilote expérimentale auprès des personnes « sans douleur ». Le test était réalisé en exerçant une pression prolongée sur certains points sensibles au niveau de l’épaule et du coude, et ce jusqu’à ce que la personne fasse état d’une gêne. La pression nécessaire sur le point sensible est enregistrée une première fois à l’aide d’un algomètre digital. Après une séance d’Andullation de 15 minutes, les tests de pression sont à nouveau effectués, à trois reprises et en laissant des intervalles de temps suffisants entre les mesures. Les résultats indiquent une augmentation du seuil de douleur de 12 % à maximum 25,4 %. L’efficacité de cette méthode ingénieuse pour soulager la douleur s’explique par les principes des traitements biophysiques.

Trois éléments de base des thérapies biophysiques pour atténuer la douleur

Les thérapies biophysiques appliquées au traitement de la douleur se basent sur trois éléments importants : (1) le système de portes, (2) les mécanismes de libération d’endorphine et (3) le phénomène décrit comme « inhibition postexcitatoire orthosympathique ». Nous allons aborder chaque élément ci-après.

Mais avant de passer à ces explications, nous allons d’abord voir ensemble comment la peau analyse et traite les stimuli perçus.

La peau détecte les altérations mécaniques

Même les yeux fermés, tout le monde peut sentir la différence entre un baiser, une caresse, un massage, une friction, un pincement, un coup ou une blessure. Les déformations que ces diverses formes de pression sur la peau entraînent (= altérations mécaniques) constituent une forme d’information qui est acheminée au cerveau via les nerfs et la moelle épinière (9a, 9b). Notre cerveau n’a alors aucun problème à interpréter les caractéristiques des stimuli et à y réagir adéquatement.

La transmission de l’information se fait par transfert d’énergie

Lorsqu’on exerce une certaine pression sur une surface telle que la peau en résulte un transfert d’énergie. Aux cours de physique, nous avons appris que rien ne se crée, rien ne se perd, mais que tout se transforme. L’énergie mécanique provoquée par l’altération de la peau ne peut pas être transportée telle quelle par les nefs — sauf en tapant directement sur les zones réflexe. Il existe en effet dans notre peau des systèmes sensoriels spécifiques qui détectent, captent, traitent et transmettent cette différence d’énergie mécanique. L’énergie mécanique provenant des vibrations de l’Andullation doit donc être convertie en énergie électrique par des mécanorécepteurs (4, 10).

Que sont les mécanorécepteurs ?

Les formations en kinésithérapie du monde entier apprennent aux futurs professionnels que les vibrations mécaniques appliquées sur la peau font réagir les terminaisons nerveuses (= récepteurs). Notre peau dispose de millions de ces récepteurs qui détectent des altérations telles que la lumière, le froid, la chaleur ou la pression. Lorsque les vibrations d’Andullation pénètrent la peau, elles stimulent des récepteurs qui détectent les différences de pression et de vibration (4, 11). Les mécanorécepteurs capables de détecter les fréquences vibratoires de moins de 40 Hz sont appelés corpuscules de Meissner (Fig. 1). D’autres mécanorécepteurs, sensibles aux fréquences de plus de 40 Hz, sont appelés les corpuscules de Pacini (4, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24).

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Fig. 1. Lorsque les vibrations d’Andullation pénètrent la peau, elles activent les récepteurs capables de détecter les changements de pression et les vibrations. Les corpuscules de Meissner détectent les vibrations sous 40 Hz et les corpuscules de Pacini, les fréquences de plus de 40 Hz.

Les mécanorécepteurs transmettent les vibrations enregistrées au cerveau

Des expériences sur les animaux ont démontré que les vibrations appliquées sur la peau sont transmises au cerveau (25, 26, 27). Même les vibrations sinusoïdales de faible amplitude sont détectées et envoyées à la zone du cerveau adéquate (le cortex somatosensoriel) (28, 29). Les vibrations entraînent continuellement des altérations mécaniques. Cela entraîne une libération d’énergie, qui cause un changement de potentiel électrique dans les cellules nerveuses (Fig. 2). C’est pourquoi ne ressentons très clairement ces vibrations lorsque nous nous trouvons sur un matelas d’Andullation.

Pourquoi la membrane cellulaire dispose-t-elle d’un potentiel électrique ?

Dans le corps se trouvent environ 10 000 milliards de cellules, que l’on peut partager en quelques centaines de catégories, telles que les cellules du cœur, de l’estomac et les cellules nerveuses. Chaque cellule dispose d’une paroi qui la délimite : la membrane cellulaire. On peut comparer la membrane avec les plaques d’un condensateur dont l’intérieur et l’extérieur présentent des charges électriques opposées. Chaque cellule dispose donc de caractéristiques électriques, car en elles — et tout autour — se trouve une grande quantité d’ions (= charges électriques). Mais les caractéristiques de ces ions à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule varient fortement. Ceci explique que la membrane dispose en permanence d’un potentiel électrique (10, 31). Ce potentiel n’est donc rien d’autre que la différence d’électricité entre les charges positives (+) à l’extérieur et les charges négatives (— ) à l’intérieur de la cellule. En moyenne, le potentiel électrique interne est 70 millivolts plus bas que la charge externe (30).

Les cellules cherchent à atteindre le potentiel de repos, mais tout peut changer à tout moment !

Les charges électriques dans et autour des cellules jouent un rôle crucial dans leurs comportements et fonctions. Étant donné que les cellules constituent des entités vivantes, un apport permanent de nutriments et l’évacuation des déchets sont nécessaires. Cela est rendu possible par la présence, dans la membrane cellulaire, de protéines spéciales dites « transmembranaires », qui constituent des sortes de tunnels ou de portes d’accès (Fig. 2) (22, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42). Le transport des nutriments et des déchets modifie les concentrations ioniques, qui à leur tour influent sur le métabolisme de la cellule. Il provoque néanmoins aussi des fluctuations du potentiel membranaire. Aussi bien les portes d’accès que les mécanismes de transport sont sensibles aux altérations de pression et aux grandes modifications de champ électrique. Ceux-ci entraînent des dépolarisations importantes des membranes.

Les dépolarisations de la membrane cellulaire créent des potentiels d’action

Dans chaque organisme vivant, les courants électriques sont le moyen de communication principal (43). Lorsque les « protéines transmembranaires » sont stimulées par le passage de charges électriques (= flux d’ions) par les portes d’accès membranaires (44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51), elles entraînent une activité conséquente de la cellule, d’importantes dépolarisations des membranes cellulaires et l’apparition de potentiels d’action électriques (Fig. 2). Au niveau des nerfs, elles produisent des impulsions qui sont communiquées, via la moelle épinière, au cerveau sous forme de courant électrique. La transmission de ces microcourants électriques est appelée la mécanotransduction (52, 53). Demandez à votre électricien ce qu’il se passerait si vous touchiez à mains nues un fil de cuivre dénudé et relié au réseau électrique. Abstenez-vous d’essayer !

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Fig. 2. La mécanotransduction.
A : les stimuli mécaniques (par exemple des massages, des frictions, des caresses, l’Andullation, etc.) atteignent les nerfs sensitifs situés sous la peau. Certains de ces mécanorécepteurs enregistrent les stimuli de l’Andullation, ceux-ci sont ensuite transmis comme signal agréable via les fibres Aβ, larges et transmettant rapidement l’information. D’autres mécanorécepteurs détectent principalement les signaux de douleur pour les transmettre via les fibres Aδ et C, plus étroites et plus lentes. En réalité, pour être transmis au cerveau, aussi bien le signal de plaisir que le signal de douleur doivent causer une altération électrique des parois cellulaires de ces nerfs.

B : l’énergie mécanique enregistrée doit donc provoquer un flux d’ions en passant par certains canaux de la membrane cellulaire. Suite à ce déplacement des charges électriques (= ions), les membranes cellulaires se dépolarisent et modifient le potentiel membranaire existant.

C : Cela entraine l’apparition de potentiels d’action des nerfs sensitifs. Il s’agit de vagues de tension électrique appelées impulsions électriques. Une fois que l’énergie mécanique est transformée en impulsion électrique (= potentiel d’action), elle se propage le long du réseau neuronal et la moelle épinière pour arriver jusqu’au cerveau. On appelle cette transformation et transmission d’énergie mécanique la « mécanotransduction ». De cette manière, le cerveau traite des millions de signaux électriques par seconde. Cela est assez pour alimenter une ampoule de 15 watts.

Qu’arrive-t-il aux potentiels d’action « agréables » ou « douloureux » lors de leur trajet vers le cerveau ?

Pourquoi une infirmière qui vient de faire une piqure frotte-t-elle directement sur la même zone avec une boule de coton doux ? Vous ressentez d’abord un signal de douleur désagréable, puis un signal de plaisir. Et quelle sensation disparait le plus vite ? Eh oui ! La sensation de douleur ! De nombreuses terminaisons nerveuses des différents groupes de fibres parcourent la peau. Elles présentent toutes des conductivités variables, dépendant de leur épaisseur (Fig. 2). C’est pourquoi les larges (myélinisée) fibres Aβ permettent une transmission plus rapide des signaux de plaisir au cerveau. D’autres fibres plus fines (non myélinisée), Aδ et C, transmettent les signaux de douleurs bien plus lentement. Mais dès que des changements surviennent au niveau du potentiel membranaire des mécanorécepteurs, les différents potentiels d’actions électriques qui surviennent doivent être acheminés via la moelle épinière vers le cerveau afin d’être traités et interprétés. Afin de gérer ce « trafic » de signaux, il existe dans la moelle épinière un passage spécial qui régule le trafic des impulsions nerveuses (54).

Premier élément biophysique. Des cellules spéciales décident de quelles informations peuvent être transmises directement et lesquelles doivent attendre.

Aujourd’hui encore, la théorie du « gate control » est toujours d’actualité et est enseignée aux médecins et kinésithérapeutes lors de leur formation afin de leur expliquer les douleurs provoquées par des forces mécaniques (54). Dans les centres antidouleur, cette théorie est encore utilisée pour expliquer le fonctionnement des pompes d’auto-analgésie. Cette théorie part du principe que la moelle épinière est continuellement bombardée par différentes impulsions nerveuses avant qu’elles ne soient transmises au cerveau. À certains endroits de la moelle épinière (= la voie lemniscale et la voie spinothalamique), des cellules spéciales — appelées cellules de transmission ou cellules T — filtrent les impulsions qui arrivent (Fig. 3). À cet endroit, les signaux agréables A-béta produits par l’Andullation pénètrent plus vite. À l’inverse, le signal de douleur qui passe par les fibres A-delta ou C est retenu le plus longtemps possible. Ces cellules T fonctionnent en réalité comme des agents de circulation. Ils donnent la priorité aux « véhicules » rapides par rapport à ceux qui sont lents. Grâce à cette priorité, la douleur peut être soulagée ou même refoulée. C’est ainsi que s’explique l’effet de soulagement de la douleur permis par l’Andullation.

Étant donné que ce système de filtre reste jusqu’à présent une théorie, certains médecins et kinésithérapeutes restent sceptiques quant aux explications avancées.

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Fig. 3 Dans la moelle épinière se trouvent des cellules de transmission, les cellules T, qui favorisent la transmission des signaux agréables amenés par les fibres A-béta au cerveau (bleu à gauche et vert à droite). Les signaux de douleurs acheminés par les fibres A-delta et C (en rouge), sont retenus le plus longtemps possible. Le système de portes filtre donc les impulsions nerveuses. La transmission de signaux agréables vers le système nerveux central est favorisée. Étant donné que la transmission des signaux de douleurs est bloquée, les vibrations agréables de l’Andullation réduisent la sensation de douleur.

Éviter l’accoutumance et la monotonie

Dans la vie, dès qu’une accoutumance à une certaine activité survient, celle-ci n’est plus vécue comme quelque chose de spécial. Les activités deviennent alors progressivement une routine, presque monotone. L’effet stimulant diminue. De nombreux processus physiologiques de notre corps ne sont pas différents. Un bon exemple est la consommation excessive d’antidouleurs. À terme, les pilules perdent de leur efficacité et il faut alors en prendre plus. Lorsqu’on s’accoutume peu à peu la sensation agréable des vibrations de l’Andullation (les signaux A-béta), le corps s’habitue lui aussi très vite, et l’effet antidouleur en est alors réduit. L’effet antidouleur est aussi affaibli lorsque les signaux d’Andullation disparaissent ou ne sont pas régulièrement ressentis. Dans ces cas, ce sont les signaux de douleur qui sont repassent prioritaires, ce qui entraîne une perception accrue de la douleur.

Le mécanisme ingénieux de l’Andullation pour atténuer les douleurs

Afin d’éviter tout problème lié à une accoutumance, la technologie vibratoire développée pour la thérapie d’Andullation assure que les mécanorécepteurs ne soient jamais activés par des vibrations identiques et monotones. Un mécanisme unique et ingénieux a été intégré. Les vibrations mécaniques d’Andullation sont produites à des intervalles différents. Ces variations ne suivent pas un schéma prédéfini, mais sont produites de manière tout à fait aléatoire. On modifie soit l’amplitude des vibrations, soit la fréquence, soit les deux. Ce mécanisme de modulation stochastique est rendu possible grâce à des moteurs spéciaux qui changent d’amplitude et/ou de fréquence toutes les cinq secondes. De cette manière, les signaux agréables mais de courte durée de l’Andullation continuent d’être transmis pendant bien plus longtemps. Ils sont donc ressentis plus longtemps, ce qui améliore leur effet antidouleur. Cette action prolongée permet également une libération accrue d’endorphines, les molécules antidouleurs du corps. C’est pourquoi la thérapie par Andullation produit des résultats aussi efficaces et durables.

Que sont les endorphines ?

Le corps humain produit une vingtaine d’endorphines différentes (55). Comme d’autres « neurotransmetteurs », elles sont importantes pour transmettre les signaux électriques au système nerveux. Dans le cerveau, les endorphines activent les récepteurs opiacés et diminuent donc la perception de la douleur. Bien que ces hormones aient des effets bien plus puissants que la morphine ou le cannabis, elles sont totalement inoffensives et ne provoquent pas de dépendance. Elles ne font pas que réprimer le signal douloureux : elles provoquent aussi une sensation d’euphorie, impactent les habitudes alimentaires et améliorent l’état de notre système immunitaire. Une libération accrue d’endorphines explique la sensation d’exaltation que peuvent avoir des athlètes après l’effort. Pour beaucoup, cet effet euphorique peut être accentué en mangeant du chocolat ou des épices. L’acuponcture, les massages thérapeutiques et la méditation stimulent la production de cette hormone. Faire l’amour est également un moyen très efficace d’atteindre cet état.

Deuxième élément biophysique : forcer le cerveau à libérer plus d’endorphines (=la morphine naturelle)

Les endorphines opioïdes restent une demi-journée dans le système sanguin et sont encore plus efficaces que le système de portes dans le soulagement de la douleur (55). Pour activer ce deuxième mécanisme, également connu pour son effet antidouleur, les vibrations d’Andullation doivent être régulièrement ressenties. Notre organisme ne peut pas simplement commencer à libérer plus d’endorphines après quelques stimulations. C’est une question de temps. C’est pourquoi les vibrations d’Andullation doivent être appliquées régulièrement et suffisamment longtemps, avec des séances d’au moins 20 minutes. En termes médicaux, on parle de sommation spatiale des influx électriques (56, 57). Il n’y a donc aucun intérêt de commencer à augmenter l’intensité des vibrations dès le début. Cela peut même avoir l’effet inverse.

Pourquoi l’effet antidouleur causé par l’Andullation via l’endorphine nécessite-t-il une utilisation régulière et sur le long terme ?

En ne suivant pas la thérapie par Andullation assez régulièrement, les signaux agréables A-béta ne sont plus générés et envoyés au cerveau. Au niveau de la moelle épinière, les cellules T reçoivent aussi beaucoup moins d’impulsions nerveuses de plaisir (= les signaux rapides, voire fig. 3). Il n’y a donc plus besoin de régler le trafic des signaux. Ou dit autrement : on n’a plus besoin d’agent pour faire la circulation et retenir les signaux de douleurs. Les signaux de douleurs ont donc le passage libre. La douleur resurgit et empire même.

Troisième élément biophysique : l’épuisement du système orthosympathique

De nombreuses conditions chroniques entraînent des douleurs (quasi) permanentes dans les zones touchées, allant souvent de pair avec une mauvaise circulation sanguine. Ceci s’explique par un mécanisme de réflexe d’une partie du système nerveux autonome (non-conscient). Une douleur prolongée stimule excessivement le système orthosympathique, ce qui cause une vasoconstriction et réduit donc le flux sanguin. La douleur s’intensifie alors, ce qui réduit la mobilité, entraînant à son tour une douleur accrue. Pour un effet optimal, il faut adopter une position confortable et relaxante pour le dos sur la surface d’Andullation. Après un certain temps, les vibrations atteignent les ganglions nerveux orthosympathiques, situés le long de la colonne vertébrale (= ganglions orthosympathiques paravertébraux thoraciques). Lorsque les vibrations activent le système orthosympathique suffisamment longtemps et régulièrement (des séances d’au moins 20 minutes), elles entraînent un épuisement, voire un blocage des ganglions. On nomme ce phénomène l’« inhibition postexcitatoire orthosympathique ». L’effet inverse a alors lieu. Étant donné que les signaux orthosympathiques sont réprimés, le système parasympathique est stimulé. Les vaisseaux sanguins ne se contractent plus mais se régénèrent, s’élargissent (vasodilatation) et favorisent donc la circulation sanguine. L’application prolongée des vibrations d’Andullation entraine également une réduction de la douleur, à travers ce dernier mécanisme biophysique. Une circulation sanguine favorisée permet une stimulation du métabolisme et donc la récupération. Ce phénomène avait déjà été démontré concernant la circulation sanguine des bras et jambes (58, 59).

Les médecins et kinésithérapeutes qui n’ont pas réussi à expliquer ce mécanisme à leur examen feraient donc bien de réfléchir avant de prétendre que c’était trop difficile !

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* Guy Declerck, MD
. 1964, Grieks-Latijnse Humaniora
. 1978, Dokter in de Genees-,Heel-, en Verloskunde (KUL)
. 1983, Medische Specialist in de Orthopedie (KUL & Exeter, UK)
. 1988, Postgraduate Orthopedic Surgery (Plymouth & Liverpool, UK)
. 1989, Spinal Fellow in Adult Spinal Surgery (Perth, Australia)
. 1989, Research Fellow in Spinal Injuries & Rehabilitation (Perth, Australia)
. 1989, Neuromuscular Foundation of Western Australia Postgraduate Studentship
. 1992, Spinaal Orthopedisch Chirurg (Vlaanderen en buitenland)
. 1992, Medical Doctor National Belgian Judo Team
. 1993, European Spine Research Fellowship ‘Bionic Walking’ (Stoke-on-Trent, UK)
. 1994, Worldwide Encyclopaedia Invited Surgeon and SAFIR Spinal Travel Fellowship
. 2003, Rugchirurg-op-rust in Vlaanderen
. 2003-2006, Sabbatical
. 2007-2014, International Spinal Research, Spinal Scientific Advisory Consultant & Instructor
. 2007-now, Consultant Research & Development Innovative & Restorative Spinal Technologies
. 2007-now, Spinal Lecturing & Writing, Surgical Education (www.guy-declerck.com en www.hhp.be/nl/blog)
. 2012-now: President International Association Andullation Therapy (www.iaat.eu/Science)